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HOKA acte II: Trail Session reçoit Ludovic Pommeret, 2ème de la Diagonale des Fous !

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Après Aurélien Collet, Valessa, notre rédactrice s’est entretenue à son tour avec Ludovic Pommeret, du team Hoka, heureux 2ème à la Diagonale des Fous 2014

Dans ce portrait, Ludovic évoque entre autre son aventure réunionnaise, et ses relations au sein de l’équipe Hoka. C’est avec franchise et honnêteté que ce traileur mordu de ski d’alpinisme, revient sur sa préparation et nous dresse un bilan de sa saison.

Une interview exclusive Trail Session !

  • Trail Session : « Ludovic, Peux-tu nous raconter les quelques jours précédant la course au sein de la Team Hoka, et nous décrire un peu l’ambiance qui y régnait? »

Ludovic Pommeret : « L’avant course était un mélange de vacances familiales : la vrai famille et la famille Hoka. Nous avons passé un bon moment ensemble au gite l’Echapée Belle (qui porte bien son nom) pour préparer cette course. Nous avons fait quelques séances photos et des vidéos pour Hoka . Puis chacun a préparé la course à sa manière. Mais nous nous retrouvions pour un repas commun. Aurélien, sa femme, la famille de Julien et ma famille,  sommes allés au volcan la veille de la course. Ce fut une sortie une peu longue de 5h-5h30 avec quelques coups de soleil mais au final c’était un agréable moment pour se changer les idées. »

  • TS: « Faire partie d’un team, c’est penser stratégie pour le groupe. Mais il faut aussi réaliser une performance individuelle. Comment as-tu composé avec ces deux objectifs ? »

LP: « Pour moi l’objectif était principalement collectif. Je ne pensais pas au podium individuel mais c’était jouable en équipe. Maintenant ça reste une course individuelle et il faut que chacun la gère à sa manière. L’objectif étant pour tous de rallier l’arrivée et de faire de notre mieux. »

  •  TS: « Nous sommes enfin dans les starting-blocks. Comment te sens-tu à quelques minutes de franchir la ligne de départ ? »

 LP: « Même si on a beaucoup de doutes les jours qui précèdent, le départ est un moment unique et on a envie de partir surtout quand l’ambiance est terrible. Se retrouver auprès de grands spécialistes de l’ultra est un moment un peu spécial car on se demande si on a vraiment sa place. »

  •  TS: « Comment as-tu géré tes ravitaillements car j’ai lu que tu t’étais essentiellement nourri de gels. Cela fait-il partie de tes habitudes en course ? »

 LP: « Oui complètement ! Je n’utilise que mes gels GO2 sur les courses avec de l’eau. Pour la Diagonale, j’ai pris quelques soupes en plus et sur la fin un peu de salé (des toasts, du saucisson) et du coca. J’ai mis longtemps à trouver mon équilibre alimentaire en course mais c’est ce qui semble me convenir. »

  •  Ts: « Avec quelles chaussures de trail Hoka as-tu couru? Pourquoi ce choix ? »

 LP: « Avec un nouveau modèle; le nom actuel est speed instinct. Pourquoi ? Pour leur légèreté, leur précision et toujours le confort. J’ai délaissé un peu l’amorti extraordinaire des Stinson Evo, car je me suis dit que dans les descentes il valait mieux jouer l’économie que l’attaque. »

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  •  TS: « Un ultra c’est souvent synonyme de « montagnes russes », une sorte de succession de moments d’euphorie puis de découragement .Comment as-tu géré les périodes de doutes et les douleurs ? »

 LP: « Pour moi ,tout s’est bien passé, je n’ai pas eu de doute même si le moral était dans les chaussettes sous la pluie, le froid et pendant la nuit. C’est pareil pour tous les coureurs. Mais c’est vrai qu’à ce moment là, on se demande ce que l’on fait ici, et c’est difficile de prendre du plaisir dans ces conditions. Sinon physiquement je n’ai pas ressenti de gros « coups de mou ». J’’étais limite « crampé » en début de course mais ensuite j’ai trouvé le rythme qui me convenait.

La fin de course était plus dure mais je pense que c’était dû à la pression qui était retombée. François était intouchable, et derrière j’avais de la marge après l’abandon d’Iker. Donc j’ai principalement géré pour ne pas me blesser et j’ai donc changé de rythme. Ce n’est probablement pas la meilleure chose à faire. D’ailleurs, à force de penser à ne pas me blesser et finir tranquillement, je me suis quand même étalé deux fois dans la dernière descente. Et tout ça parce que je n’étais pas dans mon rythme habituel. A trop gérer finalement on fait des erreurs! »

  •  TS: « Te souviens-tu de ta première pensée dès la ligne d’arrivée franchie ? Qu’as-tu ressenti ? »

LP: « Oui je me souviens très bien, la première pensée a été pour mon père…

Ensuite je me suis surtout senti envahi par une grande joie et satisfaction Pourtant on a rien fait d’extraordinaire, on a sauvé personne. Avec le recul c’est quand même une joie qui est bien égoïste. Ce sentiment de bien-être que j’ai pu partager avec ma famille était un moment inoubliable également. Toute la famille a contribué à cela et la course des assistants est aussi une épreuve intense. »

  •  TS: « Revenons maintenant à tes entraînements d’avant course. Il semblerait que tes sorties n’excédaient pas 20kms! Est-ce vrai? Pourquoi choisir de courir un faible kilométrage en préparation pour une telle échéance ? »

 LP: « Oui c’est vrai. J’ai beaucoup de remarques et de commentaires de personnes qui ne me croient pas. Ce n’est pas grave. Je ne suis pas là pour donner une méthode d’entrainement pour les ultras car je n’ai pas la recette. On me demande comment je m’entraine, je réponds. Pourquoi cet entrainement ? Si j’avais pu, j’aurai surement fais plus de sorties, peut-être pas plus longues, mais plus d’enchainements. Il se trouve que je n’avais pas plus de temps à consacrer. De toute manière je ne pense pas qu’il soit nécessaire dans mon cas de faire plus long. J’ai accumulé pas mal de courses dans la saison (26 jours de courses en ski alpinisme et trail). Donc les sorties longues je les fais à ce moment là. Pour les championnats de France j’avais travaillé la vitesse avec un fractionné inhabituel. Après je me suis concentré sur le dénivelé pour me faire (refaire) les jambes. C’est vrai que la plus longue sortie faisait 20kms le we avant de venir à la Réunion mais il y avait 2000m D+…

Sur une course aussi longue, je pense qu’il faut arriver assez frais. »

  •  TS : « Faisons un petit bilan de ta saison avec entre autres une 3ème place aux championnats de France de trail long, et une 8ème à la 6000D. Es-tu comblé ou au contraire as-tu quelques regrets ou des rendez-vous manqués ? »

 LP: « Je suis comblé aucun soucis. Je n’ai pas raté de rendez-vous, J’ai pu faire les courses que je souhaitais sans trop penser à la suite. Faire l’impasse sur une course qui me faisait envie afin de me préserver pour une course que je ne veux pas rater, je l’ai fait par le passé et j’ai quand même raté ma course… Alors je ne mise plus tout sur une course et je les prends les unes après les autres. A la 6000D ,que tu cites j’ai été déçu. Au départ, j’y suis allé uniquement pour la qualification pour les championnats. Cependant lorsqu’à 20km de l’arrivée tu es 3ème, tu te mets à espérer. Terminer 8ème avec une fin de course très dure, a été une déception. Mais il faut la relativiser, j’avais couru un 110kms 15 jours avant et un 21kms la semaine précédente !

Le seul petit regret peut-être, était au printemps J’aurai aimé courir la Nivolet-Revard en hommage à Bernard et aussi la Maxi-race mais j’étais blessé. »

  •  TS: « Cette très belle deuxième place au grand raid t’inspire-t-elle pour de prochains ultras? As-tu déjà une idée de ce que sera ton calendrier de courses pour 2015 ? »

LP: « Je n’ai rien de prévu pour la saison 2015. Ce n’est pas trop mon style d’avoir déjà tout de planifié, mais je vais y penser. Cette place m’ouvre droit à une inscription à l’UTMB normalement. Alors même si la course ne veut pas de moi, j’essayerai d’aller y faire un tour !

Je dis cela car j’ai eu deux échecs en 2004 et 2005. En 2010, la course fut stoppée. Puis en 2012 ce fut un aller-retour sans intérêt dans la vallée. Alors j’aimerais bien le faire ce tour du Mont-Blanc !

Pour le reste, je ne sais pas. Quant aux ultras je pense que ce ne sera que 1 ou 2 par an. Et maintenant c’est place à la saison de ski alpinisme! »

  •  TS: « Merci beaucoup Ludovic et à bientôt sur les chemins ou sur les pistes alors ! »

LP: « Merci également et à bientôt sur la neige, en skis ou à pied! »

  • TS: « Ah j’allais oublier… J’ai juste une toute dernière question : est-ce que la pizza sur la ligne d’arrivée était bonne ? »

LP: « Oui très bonne mais un peu froide ! J’ai trop traîné, ma femme pensait que j’arriverais plus tôt! »

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Author

▲ Cédric Masip - 41 ans ▲ 👫 Marié - 1 enfant 👦 👨‍💻 Fondateur & CEO @trail_session_magazine ⚓️ Odessa - Ukraine 🇺🇦 ⏱ 42.195km [RP] 2h46’52 🏃🏻‍♂️ Runner & Cyclist 🚴‍♂️ ⇣ My Strava ⇣ → www.strava.com/athletes/18867396 ✨ Ma Philosophie ✨ "Courir sur le chemin de la vie, le plus loin possible, le plus longtemps possible. Emprunter tous les sentiers, même les impasses, le plus important est de s’y (re)trouver".

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