MIUT 2024 Race Report - Une édition épique & dantesque

La 15e édition de l’Ultra-Trail de l’île de Madère – MIUT 2024 a connu un nombre record de participants. L’événement a été un véritable succès. La course a été saluée par les athlètes.

Beaucoup promettent de revenir et assurent qu’ils seront à Madère l’année prochaine, en avril, pour la 16e édition.

Serge et Sébastien y étaient en reportage en immersion sur le 115km. Serge vous relate son expérience au travers de son VLOG sur sa chaîne Youtube. Quant à Sébastien c’est en rédactionnel.

Mais avant… faisons la rétrospective globale de cette édition 2024 épique et dantesque donc…

Rétrospective du MIUT 2024 – Une course qui promeut Madère et renforce un succès international

Le MIUT est l’un des événements fondateurs des World Trail Majors, le nouveau circuit mondial de trail running.

L’édition de cette année a vu deux records battus, l’un dans la course de 85 km et l’autre dans la course de 16 km.

Chiffres et curiosités de l’édition 2024

L’édition 2024 a connu un nombre record d’athlètes inscrits : 3 481 au total, dont 2 300 étrangers. Cinquante-huit nationalités étaient représentées au MIUT. La France, avec 1 192 athlètes, est le pays le plus représenté, suivi du Portugal (1 003).

En outre, le nombre d’inscrits par course en 2024 est MIUT’115 km (1 051 athlètes), MIUT’85 km (526 athlètes), MIUT’60 km (547 athlètes), MIUT’42 km (834 athlètes) et MIUT’16 km (523 athlètes).

La première course de 115 km du MIUT a de nouveau traversé l’île de Madère dans le sens nord-ouest, sud-est, en partant de Porto Moniz, au niveau de la mer, en passant par les points les plus élevés de l’île, puis en revenant au niveau de la mer pour la ligne d’arrivée à Machico.

La 15e édition du MIUT a rassemblé 850 bénévoles, répartis sur différentes tâches, telles que le nettoyage des chemins, les stations de ravitaillement (il y a 13 stations), la sécurité, le balisage, le secrétariat, ainsi que le système de chronométrage, la communication et d’autres aspects essentiels de l’Ultra-Trail de l’île de Madère.

Deux records rendent le MIUT 2024 encore plus brillant

Dimanche, l’Espagnol Eduard Hernandez Teixidor, de l’équipe Matxac, a terminé les 16 km, la course la plus courte du MIUT, en 01:03:31 heures.

Avec cette marque, il a établi le record de la distance, qui appartenait auparavant à Jules Delabelle. L’année dernière, le Français avait parcouru les 16 km du MIUT en 1:05:28 heures.

Le samedi, premier jour de l’événement, le MIUT avait déjà établi un record.

Dans la course de 85 km, Ramon Manetsch a battu le record précédent (8:46.35 heures) qui appartenait à l’Anglais Thomas Evans depuis 2022. Le Suisse a terminé le parcours en 8:44:28 heures.

Résultats MIUT 2024 – Top 3 par courses

MIUT 115 km

Hommes

1.º – Ben Dhiman (États-Unis) – 13:52:46 heures

2.º – Martin Kern (France) – 14:15:23

3.º – Anthony Costa (France) – 14:15:40

Femmes

1.ª – Martina Valmassoi (Italie) – 16:14:10 heures

2.ª – Anne-Lise Rousset Séguret (France) – 16:28:27

3.ª – Maite Maiora (Espagne) – 17:12:22

MIUT 85 km

Hommes

1.º – Ramon Manetsch (Suisse) – 08:44:28 heures

2.º – Caleb Olson (États-Unis) – 09:02:57

3.º – Jordi Gamito (Espagne) – 09:35:53

Femmes

1.ª – Ariane Wilhem (Suisse) – 10:35:42 heures

2.ª – Silvia Puigarnau (Espagne) – 11:00:04

3.ª – Marie-Luise Muhlhuber (Allemagne) – 11:06:17

MIUT 60 km

Hommes

1.º – Pavel Serov (Norvège) – 06:07:41 heures

2.º – Massimo Farcoz (Italie) – 06:08:28

3.º – Ethan Dupuy (France) – 06:17:36

Femmes

1.ª – Anna Tarasova (Espagne) – 06:55:59 heures

2.ª – Miria Meinheit (Allemagne) – 07:11:07

3.ª – Anne-Lise Le Quere (France) – 07:30:07

MIUT 42 km

Hommes

1.º – Adrien Corvasier (France) – 03:29:16 heures

2.º – Augustin Kerhardy (France) – 03:34:03

3.º – Ricardo Carreira (Portugal) – 03:34:59

Femmes

1.ª – Laure Desmurs (France) – 04:17:21 heures

2.ª – Elisabetta Negra (Italie) – 04:21:24

3.ª – Polina Zakharova (Ukraine) – 04:22:06

MIUT 16 km

Hommes

1.º – Eduard Hernandez Teixidor (Espagne) – 01:03:31 heures

2.º – Tiago Aires (Portugal) – 01:06:44

3.º – Alvaro Caballero Lorca (Espagne) – 01:07:09

Femmes

1.ª – Lucia Bellini (Italie) – 01:27:45 heures

2.ª – Olívia Sousa (Portugal) – 01:28:01

3.ª – Patricia Noya Rodriguez (Espagne) – 01:29:13

Témoignages des athlètes présents sur ce MIUT 2024

Ben Dhiman (vainqueur Hommes MIUT 115 km): « C’était une expérience fantastique. Mon objectif était de rester dans la course et de me concentrer sur moi-même, sur chaque instant et d’attendre l’opportunité de me placer en tête de la course. C’est une course très technique, mais très belle ».
Martina Valmassoi (vainqueur Femmes MIUT 115 km): « Une expérience incroyable ici à Madère. J’étais toujours concentré. Cela ne s’est pas bien passé au début, mais après le passage du Fanal, cela a commencé à s’améliorer. Je suis très satisfait. Il faisait froid, c’est un grand défi, mais j’ai vu des choses fantastiques. C’est une course incroyable et je veux revenir. J’aime Madère ».
Ramon Manetsch (vainqueur MIUT 85 km): « Je suis très content de la façon dont la course s’est déroulée. C’est différent de la Suisse, c’était une course difficile, mais vraiment belle. C’était la première fois que je venais à Madère, mais le MIUT était déjà sur ma liste. Je voulais vraiment courir ici à Madère. C’est une très belle île. J’ai adoré cette expérience et je reviendrai”.
Pavel Serov (vainqueur MIUT 60 km): « C’est une très belle course et je suis très heureux de ce résultat. C’était une bataille à la fin, j’étais à la limite, mais je suis très heureux. J’espérais entrer dans le top 5, mais gagner, c’est incroyable”.
Adrien Corvasier (vainqueur MIUT 42 km): « Je suis heureux de ce résultat. J’ai eu de bons adversaires, mais c’est bien de terminer à la première place. J’ai vraiment apprécié le MIUT, c’est une très bonne expérience”.

VLOG Serge Fortini – Immersion au coeur du MIUT 2024 – 115km

En rédactionnel par Sébastien – MIUT 2024 – La Revanche !

La genèse d’il y a 1 an

1 an ! 1 an que j’ai dans mes pensées ce stop au 88^ème sur le MIUT. Une course si magique qui m’aura tellement marqué ! Mais voilà ce jour-là le corps ne suit pas/plus.

Le mental me lâche et je stoppe finalement à la fin d’un simple single tout plat le long d’un ruisseau dans une forêt après avoir passé une barrière horaire très justement !

Mais voilà toute histoire peut avoir une belle fin ! Petit bon en avant… En ce Dimanche 28/04/24 je franchis la ligne à 7h50 du matin après 31h50 de course.

J’ai gagné ce droit de crier ma joie ! de lâcher mes larmes. J’ai vaincu la MIUT 2024 ! J’ai enfin le droit de m’endormir paisiblement avec ce si beau souvenir en moi à jamais.

Pour en revenir au déroulement de la course, rien ne s’est vraiment passé normalement mais finalement tout était écrit pour conclure une belle histoire cette année.

Même si mon entraînement n’est pas parfait, je fais en tous les cas le maximum depuis Novembre 2023 pour n’avoir aucun regret. C’est là tout le secret ! Ne pas se dire : « Et si j’avais fait autrement ou mieux… ».

Top départ du mon MIUT 2024

Départ MIUT 2024

A minuit me revoilà donc prendre le départ 1 an après ma déconvenue. Les 1^ersmètres commencent et me voilà parti sur une 1^ère longue nuit et un parcours dont je me souviens plutôt pas trop mal.

Le temps est frais et la pluie tombe par moment…doucement pour le moment….

1^ère grosse « bute » de bitume qui permet de faire chauffer les cuisses directement. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, ça pique directement dès la sortie de la ville.

Globalement l’île étant une alternance de grosses montées et descentes. Au 6^ème km on passe par le fameux super passage en contrebas ou il y a beaucoup de monde nous offrant une haie d’honneur…

Le début d’une longue première nuit

Ensuite c’est le vrai début de la nuit avec évidemment de grosses montées et descentes tout aussi techniques. Le temps commence à se gâter clairement et la nuit présage un temps très frais.

Me concernant la nuit se passe plutôt pas si mal que ça… Je retrouve presque les temps que j’avais mis en 2023. A quelques minutes près… Ca me permet de me situer et c’est assez pratique.

Même si je ne me rappelle plus par cœur des paysages, les vues sont vraiment jolies. Malgré tout, il faut attendre le levé du jour pour contempler la beauté de l’île.

La vue est un peu bouchée donc contrairement à 2023, pas de vue paradisiaque au programme mais de très jolies paysages.

Au 40^ème km, mon rythme est vraiment pas mal avec quelques belles accélérations et mon physique plutôt bien par rapport à l’an dernier…

Pas de gros coup de moue, en partie dû à mon alimentation qui est bien gérée. Je mange toutes les heures, je bois bien ce qu’il faut (même du café = mon rituel)… Pas de bobo etc…

Et, évidemment une motivation à fond ! Je continue donc à gambader presque sereinement avec juste les BH dans la tête. L’objectif est d’arriver à PICO RUIVO avec un max de tonus. Objectif n°1 !

Le début des grosses réjouissances

Evidemment, mon entraînement non parfait m’empêche de jouer un peu plus devant donc je gère mon physique…

A la barrière horaire CURRAL DAS FREIRAS, je n’ai (comme l’an dernier) que quelques minutes d’avance. C’est là que les ennuis commencent : à savoir trop juste pour me poser.

Je suis même étrangement plus juste que l’an dernier de quelques minutes mais en partie à cause du temps pas top offrant des portions plus compliquées… Et me changer complètement donc je fais au mieux car le temps se gâte vraiment.

Je sais que c’est à partir de là que mon mental va devoir être très très fort. Je sors de la base de vie et comme l’an dernier je m’octroie une bonne glace + 1 ice tea (petite nouveauté 2024)…

Je reprends mon chemin en passant devant le peu de coureurs derrière moi qui se font eux stopper !

Je dois maintenant accepter l’évidence que les pauses ne me seront plus trop trop possibles et que les barrières horaires vont me coller jusqu’à la fin !

Soit 60km à devoir être fort mentalement ! C’est là que je vais voir si je mérite d’accrocher cette médaille autour du coup !

La grosse montée vers Pico Ruivo

Je sais que je vais avoir maintenant une longue montée de 1500D+ sur 11km donc un gros chantier ! C’est là le gros de la course, où la plupart des coureurs stoppent.

Je prends donc mon courage à 2 mains, je débranche le cerveau et je grimpe tranquillement. Finalement mon rythme est parfait et je grimpe en haut assez « bien ».

Quelques pauses évidemment mais rien de très très méchant ! Pas de coup de barre. Le physique tient. Le temps n’est pas top donc pas de photos à prendre.

L’enchaînement de lacets fait de la casse et beaucoup de coureurs rebroussent chemin… 1 coureur n’en peut plus et souhaite stopper, J’essaye de la motiver, mais le sommet est loin.

Je sais très bien que l’arrivée à PICO RUIVO est sans fin ! C’est long, ça n’en finit pas avec en plus un temps très frais en haut et bouché.

Et même si je m’en rappelle, l’impatience que j’ai d’arriver en haut est identique à 2023. Mon physique est néanmoins mieux. Il n’empêche pas d’avoir mal aux jambes évidemment, d’être fatigué mais je m’accroche ! Il est hors de question d’arrêter !

Le doute arrivera évidemment plus tard voir la peur certaine de stopper, mais je prends chaque portion l’une après l’autre !

Pas tout à fait en haut…

Arrivant presque en haut, je sais que le chemin est long jusqu’à la barrière horaire. La fameuses petite maison ; le temps devient horrible et il se met à pleuvoir.

Il amorce mes hallucinations dès la fin de la journée. A 19h30 je franchis enfin cette maison ! c’est fait ! L’objectif n°1 réalisé !

J’arrive dans la maison avec beaucoup de coureurs et coureuses ayant mis leur couverture de survie : scène de chantier. Il y a eu de la casse en haut.

Je retrouve Sandra avec qui j’ai gambadé au 40^ème km. Elle n’est pas au top la pauvre mais elle ira au bout. On me fait comprendre que dans 15min ils ferment la base de vie…

Je ne perds donc pas de temps et je me prends un café… Le froid arrive donc je sais que je ne dois pas rester trop longtemps au chaud…

Je reprends mon périple sans risque car ça commence à glisser. La portion à venir est sublime (sur le papier), mais hélas, le temps tellement pourri que je ne profite pas du paysage.

Dommage… Même l’envie de prendre des photos n’est pas là. Juste le souhait d’aller au bout !!! Sur cette portion on longe des portions vertigineuses. On passe dans des tunnels creusés dans la montagne.

Une belle balade, mais physique car déjà 6400D+ d’avalé ! Mon physique même s’il est mieux que l’an dernier commence un peu à montrer des signes de fatigue.

Je prends donc mon mal en patience et j’avance… Au même passage que l’an dernier je suis plutôt pas si mal, voire mieux.

Bizarrement j’ai le même effet « kiss kool », à savoir spasme/vomissements mais rien ne sort ! En tous cas ça va mieux à chaque fois.

Le début de la 2ème nuit dehors

MIUT 2024

Vers 21H30 ça y est la nuit tombe, et la nuit arrive à grosse goutte ! Le début réel des galères est là ! On débranche le cerveau c’est obligé.

Le froid, la pluie et la fatigue ne vont pas faire bon ménage je le sens ! Après avoir franchi le pic, je commence ma longue descente pour aller à la prochaine BH.

Je suis très seul sous une pluie de plus en plus forte. Le terrain devenant gras évidemment donc pas du tout pareil que 2023 ! Je commence à voir de belles hallucinations ! des œuvres d’art dans la montagne.

Bref on y est ! le mental va devoir prendre le relai sur le physique ! La descente est longue pour aller à la BV de Chao de Lagoa.

La peur du retard

En plus le kilométrage sur ma montre ne colle pas trop trop… Je commence à avoir peur d’être en retard même si je sais que j’ai un tout petit peu d’avance et que mon physique tient mieux que l’an dernier.

Honnêtement je ne me rappelle pas que c’était si long pour aller à la Base de Vie… mais les minutes défilent… le stress monte… pas de BV en vue !

Pas possible d’être stoppé ! Ce serait trop dur moralement ! Au final après de nombreux doutes, j’arrive donc 15 min avant la BH à 22h45 bien trempé ! Je retrouve Sandra…

Je me pose car le physique, le temps etc… n’est vraiment pas top mais je m’accroche… ça tombe à grosse goutte et le froid est piquant… J’ai de nouveau envie de vomir ! Bref le top du top pour mériter ma médaille !

Je quitte de nouveau cette BV pour commencer la 2^ème nuit ! Pas grand monde car il y a beaucoup de casse ! Des abandons et les bus sont pleins.

Je ne regarde pas en partant car je ne veux pas laisser douter ma motivation d’aller au bout. Pas question de commencer à douter même si je sais que mon ennemi va être la BH ! Un ennemi qui me colle m’empêchant de me poser !

Pas le même scénario que 2023

L’an dernier je stoppais sur cette longue portion single forêt / le long de ruisseaux d’eau. Là je vais mieux mais pas en pleine forme loin de là.

La course est dure pas de miracle là-dessus. Je vois les frontales des serres files… entraînant un nouveau stress !!!

Horrible car j’ai l’impression de revivre 2023 ! Ils me font comprendre que je dois accélérer pour aller à la prochaine BH. Mais voilà le temps est pourri ! Il fait froid ! La boue donne un terrain ultra glissant ! Donc pas possible d’aller plus vite.

En plus évidemment la fatigue est là (je crois même que je dors en courant car j’ai des gros moments d’absence…). J’essaye donc de faire au mieux !

Je rejoins des groupes par ci par là qui sont aussi fatigués que moi. Les hallucinations me font penser que je suis sur un chemin sans fin à travers une petite forêt très étroite.

Je glisse, je doute mais j’avance. Je manque clairement de lucidité donc j’avance machinalement. Il le faut… je commence à ne plus avoir conscience de grand-chose mais j’avance.

Il pleut vraiment de plus en plus et je commence à être trempé de partout… J’ai mis un pantalon pour être au mieux. Mais ça ne me protège que du vent !

C’est fou comme le cerveau peut voir des choses bizarres avec la fatigue. Je sais que mon paysage devient bizarre mais je n’y peux rien !

Mon cerveau a vrillé. Je ne peux rien y faire. Quelque chose de plus à prendre en compte pour la fin de la course… Car ce sera non-stop maintenant, m’offrant toutes sortes d’hallucinations !

De voir des cuisines dans la montagne, des piscines à débordement ! Des villas… des monstres de mon enfance… Hummm…

Les serre-files sont mes amis

En haut de la montagne, à mi-chemin de la prochaine BV, les serres files me font comprendre que je vais devoir encore accélérer pour aller en bas sinon je vais me faire stopper.

Mais voilà la fatigue est là ! On fait tous de notre mieux… On court depuis tellement d’heures que le physique n’est évidemment pas au top.

Mais comme la TDS en 2019 je suis pris au moral et dans un éclair de lucidité, je commence à accélérer d’un coup. Le mental est magique car je me refuse de stopper !

Le terrain est gras, il pleut, il fait froid. Ça glisse de partout ! Mais voilà je commence à accélérer et avoir un rythme qui sort de « je ne sais où ».

Incroyable je refais le même scénario que sur le TDS ! Je refuse d’être stoppé ! Ce n’est pas possible clairement ! Alors j’y vais, je me lance !!!

J’accélère sans cesse pour garder ce rythme en longeant des chemins sans grande difficulté mais avec la boue c’est physique malgré tout.

Et comme un miracle grâce à ma motivation, je vois surgir devant moi après 30min, les lueurs d’une petite ville ! J’en pleure presque, tellement je suis heureux !

Je ne sais pas comment j’ai réussi ce miracle de dépassement ! Si on m’avait dit ça 30min plus tôt je n’y aurais pas cru.

J’étais clairement sur le point d’être stoppé et quel coup ça aurait été ! J’’ai dépassé ma fatigue ! Dépasser mes doutes ! Pour ne rien lâcher ! Tous les coureurs doublés comme autant de personnes qui ont dû stopper pour le coup…

Frôler les Barrières Horaires

J’arrive à 5min de la BH à Portela. Je suis heureux mais tellement heureux ! Il est 1h55 du matin dimanche ! Et j’y suis ! 94.9km !

Encore 2 BH !!!! Je prends rapidement le temps de me poser, de manger très vite et de me poser en sortant de la BH. Il est écrit que cette course sera mienne.

Tout est là pour me stopper mais je m’y refuse. Mon mental me suit comme jamais ! Je repars pour la suite des festivités avec un moral boosté. Je vais y arriver ce n’est pas possible autrement.

Festival de nouvelles hallucinations dans la nuit mais je continue ! Les kms passent devant moi ! Je sais que la prochaine BH est à 4h donc j’ai un peu de marge pour faire les 6km…

En temps normal aucun souci évidemment mais là forcément rien n’est simple et la variable climatique met le bordel ! Mais je suis bien présent ! Un mental de fou pour avancer !

Le paysage est vraiment joli et même si je n’ai plus conscience de grand-chose car voyant des choses étranges partout, j’avance en marchant.

Parfois je trottine sur les descentes mais je fais attention. Plus grand monde derrière moi évidemment à part les serres files au loin.

La dernière base de vie du MIUT 2024 à passer !

A 3h15 j’arrive à la BH de Porto da Cruz en bord de mer. Cela aura été long pour y arriver encore une fois.

L’esprit est bizarre car ave la fatigue tout prend une ampleur XXL ! Chaque mètre semble être multiplié par 100 ! Les rues sont désertes pour arriver à cette BV.

Même l’impression bizarre que je ne suis pas au bon endroit ! Mais voilà je suis les rubalises comme mon seul repère « sans hallucinations ».

Et j’arrive à la BV KO mais tellement heureux !!!! Je vais pouvoir me poser sur un semblant de banc que je me suis créé ! Pas faim bien sûr… juste KO !

Mais heureux ! Trempé évidemment ! Mais tant pis ça ira comme ça jusqu’au bout ! Je m’endors en 2sec sur ce banc mais je me fais réveiller par l’équipe serre files pour savoir si je vais bien…

Et que je dois reprendre ma route pour ne pas me faire stopper sur la ligne FINISHER !

Je repars donc sous les applaudissements de tout le monde ! Presque le dernier mais une nouvelle fois beaucoup de casse sur le reste des coureurs.

Je repars donc tranquillement avec une dernière montée pas très compliquée mais 300D+ malgré tout. Je fais donc des pauses régulièrement.

Les serre files sont là et me motivent comme jamais ! Ils sont adorables ! Je mérite cette sacrée ligne. Je n’arrive pas encore à pleurer car je me suis tellement donné physiquement que les réjouissances attendront !

Il me faut boucler cette dernière portion le long d’une belle falaise en bord de mer pour arriver à MACHICO !

Je suis à nouveau pris par des vomissements sur la fin mais tout le monde est là pour m’aider ; même m’offrir une banane par l’un des formidables serres files.

Le jour se lève et la joie arrive !

Le petit jour arrive enfin quand je vois MACHICO au loin ! C’est émouvant ! Je ne comprends plus grand-chose ! Comment j’ai pu y arriver !

Comment j’ai pu vaincre cette course ! Mais voilà je me suis dépassé, tellement motivé par cette médaille depuis 1an !

A 7h40 je suis sur la dernière descente ! Et ça y est je vois au loin la haie de drapeaux ligne d’arrivée ! Les joggeurs du matin sont là… Le ciel est bleu…

Pas grand monde évidemment mais je prends ce petit pont pour me diriger vers la ligne ! Et là je craque complètement ! Je suis ému aux larmes en courant tranquillement vers cette arche que je franchis à 7h50 après 31h50 de course !

Je l’ai fait ! On me remet cette médaille que j’embrasse fort !

Arche d’arrivée du MIUT 2024 – Finisher en 31h50min

La tête dans les nuages après ce MIUT 2024 enfin vaincu

Une pensée de suite pour mon trio qui m’aura accompagné dans mon cœur (et sur mon sac) pendant toute la course !

Ma princesse qui m’aura interdit de stopper ! Je l’appelle juste après et l’émotion est là pour nous 2 (les enfants dormant encore…) !

Fier, mais si fier, je quitte le forum en remerciant l’équipe de serre files ! Un MERCI à jamais ! Dans mon cœur pour toujours !

La beauté de franchir une ligne tant attendue depuis 1an après tant d’efforts !!! La place restera anecdotique ! Seule reste l’émotion d’avoir franchi cette arche espérée depuis 1an 🙂

Il est 8h du matin et l’euphorie me fera planer longtemps. En effet les heures/jours suivants sont un véritable kiff intégral.

Le moment aéroport Madeira / Londres et l’hôtel le soir avec un petit déjeuner idéal restera un grand souvenir.

Je surfais sur ma vague de bonheur malgré la fatigue. Des émotions indescriptibles et à jamais dans mon cœur !