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Ultra-Trail rime-t-il avec privation et frustration ? Le « débat » est ouvert…

Ultra-Trail rime-t-il avec privation et frustration ? Le « débat » est ouvert…

 

Ultra-Trail rime-t-il avec privation et frustration ? Une telle réflexion amène forcément beaucoup de questions et peut ouvrir un débat assez large.

Quand on se lance sur un Ultra-Trail, il y a nécessairement certains aspects inhérents à la préparation à prendre en compte. Chacun d’entre nous ayant sa propre réflexion.

I-Run.fr et TrailSession vous présente les Running Weeks

Chez TRAIL SESSION on a évidemment chacun notre avis sur le sujet et il était intéressant selon nous qu’on vous propose un retour là-dessus.

Ultra-Trail

Ultra-Trail rime-t-il avec privation et frustration ? Des avis divers pour une même passion

L’avis de Romain

« « Ultra-Trail rime-t-il avec privation et frustration ? ». Me concernant je ne pense pas que l’Ultra-Trail soit synonyme de privation et de frustration.

Je pratique la course à pied pour justement pouvoir profiter des bonnes choses et de la vie. Le tout sans avoir à me poser trop de questions.

J’ai plusieurs Ultra-Trail à mon actif et n’ai jamais trop fait attention à ce que je pouvais boire et manger à l’approche d’une échéance.

Certes je vais pas me prendre un énorme apéro la veille d’une course, mais je ne vais pas me refuser une bière ou un verre de vin si je partage ce dernier repas avec mes potes ou mes proches. Par le passé lorsque je courais des marathons sur route je tâchais de faire plus attention à tout ça, sur ce type et de préparation les frustrations et privations étaient pour moi bien plus présente.

Les courses d’ultra sont mon plaisir personnel, ce sont celles que j’affectionne le plus.
Ce type d’effort réclame beaucoup d’entrainements pour arriver à bout sans embuches. Je tâche toutefois de m’entrainer sans que cela n’importune au maximum ma vie de famille car je ne veux pas me priver des moments passés avec les miens.
Pour ce faire je m’entraine un maximum entre midi et deux la semaine quitte à sauter un repas et je m’organise des weekend choc en montagne où ils viennent avec moi. Lors de ces weekends je me lève très tôt, je cours 4-5h00 le matin et je profite par la suite du reste de la journée avec eux.

Bref je ne pense pas trop me priver et me frustrer dans cette pratique. Pour chose sûre, le marathon était pour moi bien plus contraignant. »

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L’avis de Cédric

« Pourquoi se priver de quoi que ce soit quand on pratique un sport ? Et pourquoi le sport devrait-il être source de frustration ? L’Ultra-Trail, comme l’Iron Man sont des disciplines sportives qui nécessitent l’écoute de son corps. Avoir une alimentation saine et une bonne hydratation sont des facteurs importants pour la réussite dans de telles disciplines. Mais se priver et se frustrer peut être source d’anxiété, de stress tant pour le soma que la psyché.

Lorsqu’on prépare de tels événements la notion de Plaisir doit toujours être présente au risque d’arriver au point de saturation et de non-retour, voire de blessure.

Ultra-Trail comme toute autre discipline de longue durée ne doit pas rimer avec de tels termes. »

Ultra-Trail rime-t-il avec privation et frustration ? des visions différentes mais un même but : la notion de plaisir

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Comme Cédric et Romain l’ont parfaitement dit, la notion de plaisir est absolument indispensable pour aller au bout d’un effort aussi lourd qu’un Ultra-Trail. Donc finalement avec cette phrase on a déjà la réponse à la question : « Ultra-Trail rime-t-il avec privation et frustration ? ».

Pour illustrer mon propos je vais tout simplement vous plonger dans mon 1er Ultra-Trail version XL en 2014 avec la CCC. Cette course aura été le véritable déclencheur d’une passion qui dure encore maintenant et qui me fait dire que finalement la véritable frustration d’un Ultra-Trail c’est l’attente avant le prochain….

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CCC Jour J : Vendredi 29 août 2014

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Préambule

6h55…ça y est on y est ! Sous la banderole « NORTH FACE UTMB » Samedi 30 août ? Et bien non au début de 16 semaines d’entraînement ! Bon ok soyons un peu plus précis et jonglons un peu avec les chiffres. 16 semaines = 144h à manger du bitume, du sable, de la terre, de l’herbe, des rochers… et du dénivelé. Un rapide calcul sur ce paramètre important de l’entraînement nous rapprocherait des 32 000 m en D+ pour être très précis…un chiffre vertigineux vu comme ça mais bon si on lisse sur les 16 semaines… et bah non ce n’est quand même pas si mal pour mes petites jambes qui n’en espéraient pas autant !

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Si on gratte un peu plus sur les autres aspects de cet entraînement sur 4 mois, ce sera aussi l’occasion pour moi de boire environ 144L d’eau (bien que l’alcool peut nuire à la santé, je m’octroie quand même déjà un petit pourcentage de boisson quelque peu alcoolisée pour m’apporter puissance et énergie !) et de me délecter de quelques dizaines de barres et gels hyper protéinées (pour réguler l’organisme qui sera mis à rude épreuve) dont la facilité à être ingurgitée n’a d’égale que la facilité à ingurgiter un Kouign-amann !

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Une histoire de chiffres

Bref revenons à mon histoire de chiffres, cette formule : « 16 semaines = 144h d’entraînement » me donnera donc le droit de prendre le départ (attention je n’ai pas encore dit la finir.. Gardons un peu de suspense non ?) de la fameuse CCC, petite sœur de la grande UTMB (enfin pour être franc la différence technique ne saute pas aux yeux car ça envoi aussi du lourd !). Et là bing ! 2ème formule : CCC = 101km = 5900mD+ = 25h à en chier grave ! (là on ne peut pas faire plus simple pour décrire la formule et puis bon appelons un chat un chat). Bon certains diront que ça ne représente « que » la hauteur du Mont-Blanc + 2x la hauteur de la Tour Eiffel… bah ouais mais quand même ça en impose non ?

Donc pour résumer ma superbe introduction mathématicienne : CCC = 144h d’entraînement = 25h de course le jour j (à plus ou moins 2h mais bon rendu à ce niveau de durée du course, le corps ne calcul même plus car le cerveau s’est déjà mis en branle depuis une dizaine d’heures) = maximum de sensations pour un maximum de courbature = ½ cerveau débranché après la course (enfin pendant aussi je peux vous l’assurer) = sensation désagréable de devoir réapprendre à marcher sur les 2 semaines qui vont suivre la course ! (vous ne croyez pas si bien dire).

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Et pourquoi tout ça me direz-vous ? (car il faut quand même être sérieusement barré pour se mettre un but lui-même aussi barré), et bien je dirais simplement pour se sentir vivre et dépasser ses limites… En ce qui me concerne, l’excès que je donne à ce sport (déjà ne nuit absolument pas à la santé bien au contraire) m’aura rendu plus épanoui et permis de me trouver un équilibre de vie.

Me concernant quand on a gouté une 1ère fois à ce genre de course, on a comme un goût dans la bouche de « j’en reprendrai bien une 2ème fois… ».

Privation et Frustration ? Plutôt le plaisir en ligne de mire

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Alors réponse à « J+25h25 » ? Et bien tout est dit à travers ce chiffre ! Je l’ai fait ! En ce 29 août 2014, j’ai transformé le rêve en réalité après 25h25 de course qui m’aura permis de me dépasser comme jamais.

Il serait très présomptueux de dire que je connaissais déjà l’issue de la course avant même de la commencer. J’avais quand même une bonne impression. Le bonheur qui s’en est suivi a été à la hauteur de mes espérances…

L’impression de flotter, d’avoir réussi quelque chose de grand, de rentrer dans la grande famille des Ultra Traileurs. Un bonheur incroyable au final, l’envie de revivre ce dernier km à l’infini tellement ce moment restera gravé en moi.

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Et après ? Et bien et après Il n’y a pas d’autres mots, c’est la classe ! D’accord physiquement on a pris une claque et 50ans d’un coup et la démarche n’est pas tout à fait ça et pas trop sensuelle, avec une vitesse de croisière qui atteint péniblement les 3km/h mais pour le reste quel bonheur !

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Être l’idole de ses enfants ça n’a vraiment pas de prix car pensant que j’ai fini 1er ! (laissons les rêver encore un peu non ?). Voir la fierté dans les yeux de sa femme toute heureuse de voir son mari arrivé victorieux de son long périple. Pour le reste la récupération de la fameuse veste qui en cet instant a plus de valeur que n’importe quel autre vêtement… Ah oui celle-là on peut dire qu’elle aura pris son temps pour arriver entre mes mains. Du coup elle n’est pas prête d’en partir !

Des émotions version XXL

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Non il n’y a pas à dire, on plane littéralement, la foule qui porte chaque coureur de l’arrivée dans Chamonix au franchissement de la ligne comme le vainqueur de la course. Et oui tout ce qu’on m’avait raconté sur ce dernier km est donc vrai, on a beau être allé au bout de soi-même et ne plus être trop lucide, l’impression d’être le héros de chaque personne composant la foule est encore plus forte !

Il serait facile de coucher encore quelques pages sur cette si belle aventure en décrivant notamment un paysage de rêve traversé sur 3 pays. Il est en revanche difficile de coucher sur une feuille des émotions, aussi belles soient-elles. Je résumerais simplement mon aventure par la récompense obtenue sur la dernière ligne droite après 1 an d’attente et 4 mois d’entraînement.

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Celle-là elle restera à jamais gravée en moi. De déboucher sur cette foule nombreuse avec la vision de l’arche « North Face UTMB » et surtout de tomber dans les bras de mes enfants et de ma femme aura été un bonheur infini, un moment que l’on souhaite revivre éternellement. Sur ces quelques secondes, plus rien n’aura existé mis à part le partage d’un bonheur inimaginable avec les 3 personnes comptant le plus pour moi…bref quoi de plus gratifiant.

Epilogue : un peu de frustration, un peu de privation pendant l’entraînement mais surtout une overdose émotionnelle à l’arrivée !

Enfin voilà 1 semaine après cette formidable aventure « CCC 2014 » et surtout l’épilogue inoubliable, je commence déjà à être bercé par d’autres projets qui je l’espère (mais là-dessus j’en suis sûr et heureusement) me feront revivre d’autres moments aussi magiques. Ce n’est en tous cas pas une fin en soi, juste le franchissement d’une étape pour aller vers d’autres. Mais comme on dit souvent, la 1ère fois de toute chose reste un moment unique, et ce samedi 30 août 10h28 ne déroge pas à cette règle, c’est mon moment, mon souvenir, ma 1ère fois ! Il y aura d’autres courses, d’autres arrivées, d’autres moments tout aussi magiques mais rien n’égalera jamais cette arrivée.

Je souhaite à n’importe qui d’avoir la chance de vivre des moments comme celui-là. Des moments qui permettent de s’accomplir sur le plan personnel et de s’épanouir sur le plan émotionnel.

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Ma réponse à la question : Ultra-Trail rime-t-il avec privation et frustration ?

Vous l’avez compris, à la question « Ultra-Trail rime-t-il avec privation et frustration ? », pour moi la réponse est finalement « NON ». « NON » quand on se projette sur le bonheur d’après-course.

Je finirais simplement mon article par deux « pensées » qui ne sont pas de moi mais de Kilian Jornet et Haruki Murakami et qui finalement résument parfaitement mon état d’esprit et passion que j’ai pour ce sport :

  • KJ : «Gagner ça n’est pas finir en 1ere Ça n’est pas battre les autres. Gagner, c’est se vaincre soi-même. Vaincre notre corps, nos limites et nos peurs. Gagner c’est se dépasser soi-même et transformer ses rêves en réalité…. Finalement la victoire ne consiste-t-elle pas à être capable de mettre notre corps et notre esprit au bord de la limite pour découvrir que cette limite nous conduit à en découvrir de nouvelles et pousser peu à peu nos rêves ? »

 

  • HM : « On court non pas parce qu’on veut vivre plus longtemps, mais parce qu’on veut vivre notre vie le plus pleinement possible. Mon temps, le rang que j’obtiens, mon apparence, les critiques des autres, tout cela est secondaire. Pour un coureur comme moi, ce qui est vraiment important est d’atteindre le but que j’ai assigné à mes jambes. Je donne tout ce que j’ai, je supporte ce que je dois supporter, et j’obtiens ce qui compte pour moi. De chaque échec, de chaque bonheur, j’essaie de tirer une leçon concrète (qu’importe qu’elle soit minuscule, si elle est concrète). Avec le temps, avec l’âge, les courses qui se succéderont, je finirai par atteindre un lieu ultime qui me conviendra. Ou plutôt un lieu qui s’en rapprochera fugitivement»

 

Article rédigé par Sébastien Rémond pour Trail Session Magazine

 

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©Trail Session Magazine – Juin 2021

 

Author

Sébastien Rémond, 41ans, marié 2 enfants. Côté "On" Responsable d'agence pour une filiale du groupe AIRBUS et côté "Off" passionné de running depuis plus de 10ans. Une envie perpétuelle de (se) découvrir, de s'amuser et surtout vivre ses rêves et les dépasser !

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